Une loi Travail XXL

Ce n’est pas une très bonne nouvelle pour le président Macron : Les salariés sont majoritairement (56 %) hostiles à son projet de réduire les cotisations salariales en contrepartie d’une augmentation de la CSG.

C’est un sondage BVA publié vendredi 23 juin qui nous l’apprend corroborant l’idée que le vote des Français au premier, comme au second tour de la présidentielle ne lui a pas donné un blanc-seing et ne vaut pas adhésion à son programme. Et c’est sans doute parce qu’il ne l’ignore pas qu’il biaise et enfume l’opinion tandis qu’il prépare les lois d’habilitation qui lui permettront de casser le Code du Travail par ordonnances. En cela, il ne renouvelle absolument pas la manière de gouverner. Là où ses prédécesseurs organisaient des grand-messes, des conférences sociales, lui et son gouvernement juxtaposent 48 réunions en prétendant impressionner par l’ampleur du dialogue social.

Dans cette séquence, la CGT a été reçue pour une deuxième et ultime heure de discussion avec au menu, la primauté de l’accord d’entreprise sur les conventions collectives et le contrat de travail. Et toujours sans que le gouvernement fasse connaître ses intentions en mettant un texte sur la table.

Et c’est encore par une fuite dans la presse, que l’on a pu découvrir le projet de loi d’habilitation transmis au Conseil d’Etat le 14 juin. Il comporte neuf articles, portant notamment sur des planchers et plafonds « obligatoires » des indemnités prud’homales, une « simplification » du compte pénibilité et le recours au CDI de projet.

Ce projet d’habilitation à réformer le Code du travail par ordonnances sera examiné en Conseil des ministres le 28 juin. Le gouvernement jure qu’il s’agit d’un cadre de discussion mais à propos du CDI de projet, le Premier ministre Edouard Philippe a estimé que l’extension à d’autres branches d’un contrat de projet ou « de chantier » existant déjà dans le BTP était « une bonne discussion à avoir » avec les partenaires sociaux.

L’idée n’est sans doute pas de lui car on se souvient que lors des réformes du travail de 2013 et 2015, le Medef avait systématiquement porté cette idée, dont on voit bien les dangers pour les ingénieurs, cadres et techniciens qui pourraient être embauchés au gré des projets.

En complément, vous pouvez lire sur notre site une analyse du projet que Macron veut imposer et le décryptage des 8 ordonnances du gouvernement.

Mardi 29 janvier suivez le grand live d’éducation populaire sur la loi travail : Loi Travail On vous dit tout ! organisé par Loi Travail non merci !

 

par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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