Les fédérations CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FA (Autonomes), FO, FSU, Unsa et Solidaires appellent les quelque 5,4 millions de fonctionnaires à une journée de grève et de manifestations le 10 octobre. C’est une unité d’une ampleur inédite depuis dix ans.
Les fédérations CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FA (Autonomes), FO, FSU, Unsa et Solidaires appellent les quelque 5,4 millions de fonctionnaires à une journée de grève et de manifestations le 10 octobre. C’est une unité d’une ampleur inédite depuis dix ans.
Dans un communiqué commun les fédérations syndicales dénoncent les « mesures négatives » du gouvernement qui « s’accumulent » pour les fonctionnaires et qu’elles jugent « inacceptables ». La date retenue correspond à celle que s’était fixée le gouvernement pour organiser un « rendez-vous salarial » avec tous les syndicats, portant sur le pouvoir d’achat et la rémunération des fonctionnaires en général. Il doit conclure une série de rendez-vous préalables, entamés le 7 septembre.
Les syndicats, qui ont à plusieurs reprises mis en garde le gouvernement contre des réformes « synonymes de reculs voire de démantèlement », et insistent sur la nécessité d’un « vrai débat » sur les besoins et missions de service public, préalable à toute décision, n’ont pas encore précisé s’ils boycotteraient ce rendez-vous.
Le ministre des Comptes publics, désormais chargé de la fonction publique, Gérald Darmanin avait clairement laissé entendre qu’il suivrait la feuille de route du président de la République, Emmanuel Macron, décidé à contenir le déficit français à 3 % du PIB en 2017 et 2018 pour répondre aux exigences européennes, alors que 4 à 5 milliards d’euros manquent, selon la Cour des comptes.
Le 30 juin, il annonçait aux syndicats qu’il n’y aurait pas de hausse de la valeur du point d’indice pour 2018. Gelé de 2010 à 2016, il avait été revalorisé de 1,2 % en deux fois (0,6 % en juillet 2016 et 0,6 % en février 2017) en fin de mandat du précédent gouvernement.
Quelques jours plus tard, le Premier ministre confirmait la volonté du gouvernement de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique d’ici 2022, par le non-remplacement de départs à la retraite, le porte-parole du gouvernement chiffrant à 570 000 le nombre de départs prévus d’ici la fin du quinquennat.
Le lendemain, Gérald Darmanin annonçait la réinstauration du jour de carence, une mesure visant à réduire les absences pour maladie des agents publics, soit une perte de revenu non compensée par les employeurs publics, contrairement au secteur privé.
Dans ce contexte de guerre ouverte aux fonctionnaires, la proposition faite par le gouvernement aux syndicats pour compenser la hausse de la CSG a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Elle prévoit « une suppression de la cotisation exceptionnelle de solidarité (CES) de 1 % pour les fonctionnaires » et de la cotisation maladie de 0,75 % pour les contractuels, ainsi qu’une « indemnité compensatoire au 1er janvier ». Mais elle ne sera « en aucun cas synonyme de hausse du pouvoir d’achat, contrairement aux engagements pris par le Président », selon les syndicats de fonctionnaires.