À l’heure des vœux de la nouvelle année 2018, on serait tenté de se la souhaiter moins pire que 2017. L’année qui vient de s’achever peut nous laisser une impression mitigée.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
Faute d’avoir beaucoup avancé ces derniers mois, ils sont au moins devenus un sujet central du débat politique et social qui ne cessera pas après le 31 décembre. Satisfaction donc que la parole se libère et que les exigences s’expriment. Mais « en même temps » comme dirait l’autre, insatisfaction, car le gouvernement persiste à négliger le champ de l’entreprise où s’exerce l’insupportable. Pire, il vient même, en supprimant les CHSCT, de river le couvercle de silence qui pèse encore sur le harcèlement sexiste et sexuel au travail. Il faut foutre une paix royale au patronat et ne pas venir chercher des poux au Medef sous peine d’échapper à ce fameux « ruissellement » que nous promettent les libéraux.
La vacuité des vœux présidentiels dimanche soir se mesure au fossé grandissant entre ses promesses et ambitions et la réalité vécue par des millions de Français. Sans surprise, Macron nous annonce la poursuite des réformes « Je continuerai à faire ce pour quoi vous m’avez élu », a ainsi annoncé le plus mal élu des présidents de la 5ème République dans un discours si creux que le chef de l’État est allé s’inspirer de Kennedy dont il a adapté la fameuse formule de son discours d’investiture en 1961 : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays. » Il fallait bien cet emprunt à JFK pour donner une colonne vertébrale à un discours convenu qui nous livre le fond de la pensée libéralo-macroniste : fini l’État providence, et gloire à ceux qui réussissent.
C’est dans cet esprit que l’exécutif étudie des mesures pour fliquer et traquer les chômeurs inspirées de celles que revendique le Medef depuis des années. Décidément plus que jamais président des riches à qui il aura lâché des milliards d’euros en 2017, Macron fait dès ce 1er janvier les poches des retraités pour financer la baisse des cotisations sociales patronales.
Le triste bilan social de 2017 doit nous conduire à formuler le vœu de construire un syndicalisme qui soit en capacité de s’opposer et de construire des alternatives. 2018 moins pire que 2017, ce ne sera pas difficile, mais la vocation du syndicalisme, c’est de viser le meilleur.