Discours d’Emmanuel MACRON
Ou comment creuser les inégalités avec «méthode »
Publié le 27 nov 2018
Encore une fois, sous couvert de nouveauté ou de modernité, « la méthode » qui a été proposée par Emmanuel Macron n’a d’autre objectif que de servir les intérêts du néolibéralisme. Au prétexte d’une opposition entre l’ancien et le nouveau monde, les mécanismes restent identiques. Le président annonce : « pas de changement d’avis, pas de changement de cap »…
Encore une fois, sous couvert de nouveauté ou de modernité, « la méthode » qui a été proposée par Emmanuel Macron n’a d’autre objectif que de servir les intérêts du néolibéralisme.
Au prétexte d’une opposition entre l’ancien et le nouveau monde, les mécanismes restent identiques. Le président annonce : « pas de changement d’avis, pas de changement de cap ».
Ce qui veut dire, très concrètement, une mise en concurrence avec « méthode » des territoires entre eux et des populations qui y vivent.
Comment un président de la République peut affirmer dans son discours que « les riches font les bons choix » et que, pour les pauvres, il suffirait de les accompagner dans une transition énergique grâce à des exemples « concrets, tangibles, simples » ? Une nouvelle preuve de
mépris ! Il balaie d’un revers de la main toute ouverture de négociations gouvernementales et patronales s’agissant de l’augmentation immédiate du Smic, des salaires, des pensions et des minimas sociaux, seuls remèdes aux inégalités.
Ainsi, la feuille de route établie acte le principe de ne pas utiliser la loi, la norme, comme facteur de changement. Cela aura pour conséquence de renvoyer aux autorités territoriales, via des concertations et non des négociations, la responsabilité de trouver des voies et moyens pour répondre aux attentes de chacun et chacune. Cette méthode détruira, de fait, la dimension collective et nationale de la réponse à apporter aux légitimes revendications exprimées sur l’ensemble du pays.
De même, il renvoie au bon vouloir du patronat, la nécessaire ré-industrialisation des bassins d’emplois pour favoriser les mobilités professionnelles et la transition énergétique pour sortir des énergies fossiles. Pour la CGT, l’exemple du CICE (plus de 100 milliards d’euros en 5 ans) démontre que faire confiance au patronat sans contrôles coercitifs n’a pas permis de créer des emplois mais constitue, par contre, une vraie gabegie pour les finances publiques.
Comment lutter contre l’émission des gaz à effet de serre (GES) s’il n’y a pas d’accélération notable du plan de rénovation énergétique des bâtiments ? Aujourd’hui, 7 millions de logements sont très mal isolés, près de 4 millions de ménages peinent à payer leur facture ou se privent de chauffage !
La modulation de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), là encore, n’a rien d’innovant puisqu’un dispositif comparable a déjà existé au début des années 2000. Gain pour l’usager : de 1 à 2 centimes par litre !
Enfin, dans son discours sociétal sur le consentement à l’impôt, il semble oublier très vite que celui-ci est un des fondements de l’abolition de la monarchie et de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Il passe aussi par la traçabilité des prélèvements fiscaux afin que le peuple sache qui le paie, sur quoi il le paie et comment il est redistribué.
À ce jour, à défaut d’une grande réforme fiscale, les niches fiscales permettent aux plus riches d’échapper à l’impôt. Emmanuel Macron assume cette fiscalité de classe et continuera la réorganisation de l’État, la diminution de la dépense publique, allant jusqu’à pousser le
paradoxe en voulant faire plus de « services » avec moins de ressources… C’est ce qu’il appelle un nouveau contrat social du XXIème siècle.
En clair, Emmanuel Macron continue de casser toutes les garanties collectives : code du travail, sécurité sociale, services publics, etc.
La CGT reste mobilisée auprès des travailleuses et travailleurs afin qu’une vraie justice sociale puisse voir le jour.
C’est la raison pour laquelle la CGT appelle l’ensemble de la population à converger et à manifester contre le chômage et la précarité le samedi 1er décembre 2018 et s’engage dans un processus de mobilisations dans les jours et semaines à venir.
Montreuil, le 27 novembre 2018