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Les urgences de Redon ont rejoint un mouvement de grève national, qui regroupe déjà presque 200 services. Ils demandent plus de moyens pour accueillir les patients.
« Urgences en grève », « personnel épuisé » ou encore « patients en danger », pouvait-on lire sur les pancartes accrochées à l’entrée de l’hôpital. Les urgences de Redon ont rejoint un mouvement de grève national, qui compte déjà un peu plus de 200 centres. Pour l’instant, seul le service des urgences est mobilisé, mais les grévistes espèrent bien attirer plus de collègues.
« Nous avons les mêmes revendications qu’à l’échelle nationale, explique Fabrice Le Roux, secrétaire adjoint de la CGT. Il y a un manque de moyens en termes de matériel et de personnel. » Les choses n’évoluent pas selon eux. « On est à effectif identique d’une année sur l’autre alors que l’on doit traiter plus de patients », déplore un urgentiste en grève.
L’année dernière, le service aurait vu passer près de 22 500 personnes, ce qui fait une moyenne de 61 patients par jour. Une fréquentation qui ne diminue pas avec la période estivale : « L’été, ils ont tendance à fermer des services, ce qui aggrave les choses », estime l’urgentiste.
Près de 40 membres du personnel étaient présents devant l’hôpital pour montrer leur soutien au mouvement, initié par le personnel et soutenu par la CGT et la CFDT. Certains ne pouvaient rester que quelques minutes, car même en grève, ils doivent assurer un service minimum. « On est tous concernés », affirme une ambulancière avant de retourner à ses obligations. D’autres, en vacances, sont même venus sur leur temps libre, comme une femme, qui a fait une heure de route pour soutenir ses collègues.
« Nous sommes en grève parce que vous attendez »
À travers cette mobilisation, tous ont à cœur de pointer du doigt « le dysfonctionnement de tout un système de soins », selon un urgentiste. « L’hôpital doit s’autofinancer, alors que c’est un bien public », assène Fabrice Le Roux. Des avancées ont été obtenues depuis le début de la grève nationale, « mais ça ne suffit pas », regrette-t-il.
Devant l’hôpital, des voitures klaxonnent en passant, pour montrer leur soutien. « Le public se sent concerné », assure le syndicaliste. Car s’ils se plaignent du temps d’attente aux urgences, certains patients en connaissent les contraintes. Des difficultés résumées en un slogan : « Vous n’attendez pas parce que nous sommes en grève. Nous sommes en grève parce que vous attendez. »
En se ralliant à une contestation nationale, le service des urgences de Redon espère faire pression à l’échelle locale. Ils demandent la création d’un poste d’aide-soignant supplémentaire de jour, d’un poste d’infirmier supplémentaire de nuit et d’un autre d’agent d’accueil au secrétariat. « On sait très bien que la direction ne va pas venir nous voir et nous accorder tout ce qu’on veut, reconnaît Fabrice Le Roux. Mais on ne va pas s’arrêter là. » Engagés dans une mobilisation à durée illimitée, les grévistes envisagent d’autres actions de sensibilisation après les vacances.