publié le 27 août 2019 à 12h31
Vers la version en ligne : ici
Selon un rapport publié par la société de courtage d’assurance Gras Savoye WTW, les absences pour cause de maladie ou d’accidents du travail ont continué à augmenter en 2018 (de 16 % depuis 2014). Les professionnels de santé sont trois fois plus victimes d’arrêts de travail que les employés.
Le rapport, qui a recensé les arrêts posés en 2018 dans 546 entreprises françaises (soit plus de 256.000 salariés), s’inquiète d’une hausse continue de ces absences, pour raisons de santé principalement (les accidents et maladies professionnelles ne représentent que 18 % des arrêts). Depuis 2014, on est ainsi passé de 3,21 % de salariés ayant posé un arrêt de plus de trois jours à 3,73 % en 2018.
Pour Julien Rémy, expert absentéisme chez Gras Savoye WTW, ces chiffres doivent pousser à s’interroger sur les causes de ces arrêts : il évoque « des origines diverses ». Si la maladie est toujours « le facteur premier », « les difficultés organisationnelles, comme la surcharge de travail, et les difficultés relationnelles internes intensifient le phénomène ».
Et tous les types de salariés ne sont pas égaux face au phénomène. Les cadres, par exemple, sont bien moins souvent malades au point de ne pas pouvoir aller au travail (1,9 % contre 5 % pour les non cadres).
Dans les détails, il y a aussi de grandes disparités selon la profession. Les professionnels de santé sont ceux qui sont le plus victimes d’arrêts de travail : presque trois fois plus qu’un employé de banque, par exemple. Ils sont aussi ceux qui connaissent la plus grande hausse d’arrêts ces quatre dernières années (+31 % depuis 2014). Viennent ensuite les salariés dans le domaine du transport et de la logistique, et ceux des commerces et services.
Bien entendu, l’âge des salariés joue aussi sur la nécessité plus ou moins fréquente de s’arrêter. L’absentéisme atteint 5,5 % chez les plus de 50 ans, contre 1,9 % chez les moins de 30 ans. Mais le rapport note une augmentation bien plus importante de ces arrêts chez les salariés entre 30 et 39 ans par rapport aux autres : 18 % de plus en quatre ans, contre 9 % chez les plus de 50 ans, par exemple.
Enfin, les arrêts maladies sont aussi plus fréquents chez les femmes (50 % plus élevés que chez les salariés masculins). Un écart qui s’explique, en grande partie, par les arrêts maladie pendant la grossesse (à ne pas confondre avec le congé maternité, qui n’est pas pris en compte dans cette étude).