Publié le 5.11.2019 à 11h53 • Mis à jour le 5.11.2019 à 12h01
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Horaires à rallonge, mal-être… le bilan mitigé du télétravail pour les cadres
Selon une étude, 11% des cadres ont pratiqué le télétravail au moins un jour par semaine en 2017 contre 3% pour l’ensemble des salariés du secteur privé.
Le télétravail chez les cadres ne présente pas que des avantages. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Insee, publiée le 4 novembre. Selon le rapport, ils sont ceux qui ont le plus recours à cette pratique : 61% des télétravailleurs du secteur public sont des cadres. Ils sont 11% à avoir exercé leur activité depuis chez eux au moins un jour par semaine en 2017, contre 3% pour l’ensemble des salariés du secteur privé.
Par ailleurs, 5,2% d’entre eux pratiquent le télétravail de façon « intensive ». C’est-à-dire qu’ils ne se rendent pas à leur bureau « au moins deux jours par semaine », explique l’Insee. L’organisme a mené son enquête auprès d’établissements de plus de dix salariés du secteur privé non agricole.
50 heures par semaine
Si le télétravail permet aux cadres davantage de souplesse dans leur organisation et une baisse de leur temps de trajet, cette pratique n’a pas que des côtés positifs. En effet, les télétravailleurs ont tendance à « pratiquer des horaires de travail plus longs et plus atypiques » lorsqu’ils ne travaillent pas depuis leur bureau.
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En moyenne, ils ont travaillé 43 heures par semaine en 2017, contre 42,2 heures pour les cadres non-télétravailleurs. Les télétravailleurs « intensifs » déclarent même « deux fois plus souvent travailler plus de 50 heures par semaine ».
Les cadres télétravailleurs intensifs déclarent également avoir des horaires plus « atypiques » que leurs collègues. Certains ont expliqué travailler parfois le samedi ou après 20 heures. Des données qui montrent, selon l’étude, que « les cadres télétravailleurs intensifs ne semblent pas bénéficier d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée que les autres ».
En moins bonne santé
Concernant l’organisation, le bilan est moins sombre puisque les télétravailleurs « intensifs » estiment pouvoir « plus souvent » s’interrompre dans leur tâche et pouvoir faire des pauses « quand ils le souhaitent » contrairement à leurs collègues non-télétravailleurs. En revanche, ils n’en tirent aucun bénéfice concernant leur autonomie opérationnelle et sont logés à la même enseigne que ce soit pour les délais ou la résolution d’incidents.
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Par ailleurs, les cadres télétravailleurs se sentent « moins souvent aidés » que les autres par leur hiérarchie ou leurs collègues. Ils sont également « en moins bonne santé » que les autres cadres, selon l’étude. 10% des télétravailleurs sont en effet en situation de handicap contre 5% chez les non-télétravailleurs. Dans le ressenti, les télétravailleurs réguliers sont également plus nombreux à se sentir en mauvaise santé.