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Intervention au congrès de Natacha POMMET, secrétaire générale de la Fédération des Services Publics CGT sur les retraites.
L Un plafond global des dépenses pour la retraite quel que soit le nombre de pensions !
Le seul et vrai problème c’est la baisse des recettes de la sécurité sociale à cause du chômage et de la précarité et les exonérations de cotisations.
« …Macron n’a jamais caché qu’il souhaitait une remise en cause systémique de nos retraites. Aujourd’hui encore tous les travailleurs cotisent selon leurs moyens et reçoivent selon leurs besoins. Ce principe permet à un travailleur ayant atteint un âge légal de percevoir une pension à hauteur de 75% de son dernier salaire, grâce à la socialisation du salaire dans des caisses. De nouveaux droits s’y sont ajoutés pour rattraper les inégalités subies pendant la carrière notamment pour les femmes comme les trimestres supplémentaires à chaque enfant et la pension de réversion.
Demain, le gouvernement veut abolir ce principe par plusieurs attaques :
Tout d’abord fixer un plafond global de dépenses : 14% du PIB quel que soit le volume de pensions à servir : inutile de vous préciser que plus les retraités seront nombreux, moins le montant des pensions sera élevé.
La fixation de ce plafond vise à accréditer l’idée que demain il n’y aurait pas suffisamment d’argent pour payer les retraites et surtout qu’il n’y aurait pas suffisamment d’actifs pour cotiser. Mais quand le système par répartition a été mis en place, personne n’avait encore cotisé et pourtant les pensions ont bien été versées…
Non ! Le seul et vrai problème ce sont le chômage et la précarité qui enlèvent des recettes sur toutes les branches de la Sécu dont celle des retraites. Un phénomène aggravé par les exonérations de cotisations depuis près de 40 ans, la fiscalisation par la mise en place de la CSG et donc la gestion par l’Etat de ressources prévues pour les retraites.
Dans ce cadre là, le faible montant des pensions poussera naturellement les plus aisés à se doter d’autres systèmes assurantiels : la retraite par capitalisation accentuera ainsi toujours et encore les inégalités.
Le projet Macron prévoit de généraliser un système par points. Bon nombre de régimes sont déjà par points, et notamment la CNRACL et l’IRCANTEC. Mais le problème du projet Delevoye c’est que la valeur unitaire du point serait constamment revue en fonction du contexte économique. Inutile là aussi de vous préciser que, pour chaque gouvernement qui pratiquerait l’austérité, ce serait à la baisse.
Pour augmenter un peu le montant de leur pension les travailleurs seront incités à travailler plus longtemps au détriment de leur état de santé. L’espérance de vie en bonne santé reculant déjà, avec un tel système de retraite c’est l’espérance de vie en général qui risque de reculer.
Le but enfin du gouvernement est de supprimer la gestion par les travailleurs des caisses, notamment de la CNRACL, je fais d’ailleurs une parenthèse pour vous rappeler que nous élirons en 2020 nos représentants à la CNRACL. Mais je sais que des camarades interviendront dans le débat à ce sujet, je referme donc la parenthèse.
Bref le gouvernement veut détruire un système de retraite mis en place et géré par les travailleurs pour mettre en place un système qui serait géré par l’Etat et par des sociétés financières qui n’ont d’autres objectifs que de créer du profit !
Alors je vous pose la question : allons-nous laisser faire ?….. »