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La mobilisation contre la réforme des retraites a réuni 250 personnes, jeudi soir, place de la Gare puis dans les rues de Vitré. Ils voulaient montrer leur ras-le-bol.
Le brouillard est épais. Et pour cause, il ne s’est pas levé de la journée à Vitré. Il fait aussi très frais. Le temps est grave. Comme le message que veulent faire passer les manifestants. Sur les coups de 17 h 30, ils étaient près de 250 réunis place de la Gare pour protester contre la réforme des retraites. « C’est bien pour Vitré », entend-on ici et là dans la foule. « Les gens se sont mobilisés. »
Il y a des jeunes actifs, des quinquagénaires, des retraités… Ensemble, ils veulent dire non au projet de réforme du gouvernement. La mobilisation est menée par les syndicats CGT, Force Ouvrière, FSU et Solidaires et soutenue par les organisations locales d’Europe écologie les Verts (EELV), Génération. s, La France insoumise, le PCF et le PS.
« Pour 20 € volés, on nous a redonné 6 € »
Annick fait partie de la catégorie des retraités. Elle n’est pas habituée des cortèges mais tenait à se mobiliser. « Le malaise n’a pas été entendu. Il n’y a aucune amélioration. L’état ne réalise pas dans quoi il nous emmène. » Retraitée depuis cinq ans, elle parle de « diminution » mais jamais « d’augmentation ». « Il y a des sacrifices à faire, j’en conviens, mais ils ne doivent pas être au détriment des humains. Avec les Gilets jaunes, Emmanuel Macron a redonné un peu mais pas tout ce qu’on nous a pris. C’est bien beau de parler à la télévision… Pour 20 € volés, on nous a redonné 6 €. »
Manifestation contre la réforme des retraites à Vitré
Publiée par Ouest-France Vitré sur Jeudi 5 décembre 2019
Une fois le dispositif de sécurité mis en place par les gendarmes, le cortège s’est élancé un peu avant 18 h dans les rues de Vitré. Il a remonté, à chaque fois sur une voie de circulation, le boulevard du 70e Régiment-d’Infanterie, a tourné vers le boulevard Pierre-Landais puis est redescendu par le boulevard des Rochers pour retrouver le centre-ville et prendre la direction du château. « La retraite à 60 ans » ou encore « Macron démission » étaient scandés dans les rues.
« On ne sait pas ce qu’on aura… »
Cette mobilisation du 5 décembre n’avait pas que les retraites pour seule revendication. Le milieu médical était aussi représenté et identifiable avec des blouses bleues. « Le milieu médical est en souffrance, il ne faut pas l’oublier. On est aussi là pour le dire », souffle une infirmière.
Certains avaient également participé à la mobilisation à Rennes un peu plus tôt dans la journée. Beaucoup avaient en bouche l’enjeu pour les générations futures. « On est là pour nous mais surtout pour nos enfants, acquiesce Catherine. Déjà nous, on cotise depuis pas mal d’années et on ne sait pas si on aura quelque chose en fin de carrière. Ce sont les petites gens qui donnent. »
« Je suis chauffeur de bus et je ne me vois capable de rester attentif au volant jusqu’à 66 ou 67 ans, ajoute Christophe (prénom d’emprunt). Travailler plus, ça veut dire quoi ? On est dans la tranche du milieu, celle qui donne et qui ne reçoit aucune aide. En retraite, on ne sait pas ce qu’on aura… »