Le rétablissement du jour de carence : aussi un problème de santé publique selon les syndicats.

Publié le 16/01/2018 • Par Claire Boulland • dans : A la une, A la Une RH, France, Toute l’actu RH

Le rétablissement du jour de carence : aussi un problème de santé publique selon les syndicats

CC mikecogh on Flickr

 

« Mesure stigmatisante pour les fonctionnaires », « injuste socialement », « amputant encore plus leur pouvoir d’achat », le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique pose aussi un problème de santé publique. C’était l’ultime argument des syndicats, qui, lors de la présentation officielle du projet de circulaire permettant sa mise en œuvre, ont une nouvelle fois, demandé son retrait.

 

 

« Le jour de carence fait son retour dans la fonction publique, quand, dans le même temps, le ministère de la Santé diffuse un spot publicitaire pour que les enfants malades ne soient pas emmenés à l’école. Où est la cohérence? », interroge Martial Crance (CFDT), au sortir de la réunion de présentation par la DGAFP du projet de circulaire permettant la mise en œuvre de la mesure, mardi 16 janvier.

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Ce dispositif, comme l’a récemment démontré l’Insee, a certes eu pour effet de réduire les absences courtes. Mais il a également augmenté les absences de longue durée dans la fonction publique d’État entre 2012 et 2014.

Les organisations syndicales, toutes demandeuses du retrait du jour de carence, ont pointé un autre risque : celui que les agents se rendant à leur lieu de travail, malgré leurs symptômes, contaminent leurs collègues et les usagers des services publics. « Il faudrait évaluer les enjeux en termes de santé publique du rétablissement du jour de carence », considère Bruno Collignon (FA-FP).

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« Il aurait été bien plus sage d’agir rapidement sur les conditions de travail et la médecine de prévention », d’après Martial Crance. La FSU ajoute qu’un meilleur management permettrait de lutter contre l’absentéisme des agents pour raison de maladie : « Nombre d’études démontrent que, là où la reconnaissance du travail effectué existe, la qualité du travail s’améliore ; le bien-être des salariés aussi. »

« Malgré ce front commun et les alertes sur les effets que peut avoir le rétablissement du jour de carence sur la santé publique, la réunion aura duré tout juste 1h15, pour s’entendre dire qu’il n’y aurait que quelques simplifications d’écriture dans le projet de circulaire », maugrée Audrey Meghar (CGT) .

Quid des coûts de gestion ?

Ainsi, depuis le 1er janvier 2018, « au nom de l’équité avec le secteur privé, chaque agent malade perd 1/30 de son traitement, mais aussi 1/30 de ses primes et indemnités et un agent à temps partiel perdra de façon proratisée », explique Johan Laurency. Mais « deux tiers des salariés du privé ne subissent pas de perte du fait de conventions collectives accordant le versement d’une indemnisation. Dans la fonction publique, la perte de pouvoir d’achat des agents sera bien réelle ! »

Dans la fonction publique, la perte de pouvoir d’achat des agents sera bien réelle

Alors que le gouvernement fait valoir une économie de 270 millions d’euros en 2018 grâce au rétablissement du jour de carence dans l’ensemble de la fonction publique, les organisations syndicales demandent, elles,  une étude d’impact sur les coûts de gestion qu’il va engendrer.

La circulaire relative au rétablissement du jour de carence devrait être publiée avant la fin du mois.

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