Natation scolaire. Des remous dans les bassins brestois…

Publié le 01 octobre 2018 à 19h32 – Télégramme de Brest

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Les maîtres-nageurs serviront désormais de référents professionnels auprès des parents et des enseignants. (Steven Le Roy)

La donne devrait changer autour des bassins métropolitains pour la rentrée 2019, à l’occasion des cours de natation dispensés sur le temps scolaire. Un réaménagement, dit la collectivité. Une révolution, disent les maîtres-nageurs qui ne seront plus dédiés à l’aide de groupes d’enfants.

Jusqu’ici, tout va bien. Et cette année encore, les habitudes prises de longue date perdureront. Le schéma est connu : quand une classe d’école de la métropole se rend à la piscine, un maître-nageur accompagne les enseignants et les parents bénévoles. Il prend sous son aile un groupe, généralement les moins bons nageurs. « Ce n’est pas tout le temps le cas, il existe des disparités d’une école à une autre », corrige d’emblée Bertrand Rioualen, directeur du service des sports de la collectivité. Mais, à partir de l’année prochaine, la donne va singulièrement changer. « C’est une tolérance que nous avons saisie et pratiquée », rappelle Émilie Kuchel, adjointe à l’éducation. « Dans les textes, l’apprentissage de la natation est une compétence de l’Éducation nationale. Nous lui rendons cette compétence ».

Coordonner, plus qu’apprendre


Que faut-il comprendre ? « Nous avons une obligation de surveillance et de sécurité que nous respecterons », poursuit Bertrand Rioualen, en indiquant qu’un maître-nageur sera affecté à chaque cours en qualité de surveillant de baignade (deux pour les créneaux de la piscine de Recouvrance, seule de 50 m). Mais il va plus loin : « Nous adjoindrons un autre maître-nageur en qualité de coordinateur de bassin ». Pour faire simple, un professionnel qui dispensera ses conseils aux parents et enseignants sans prendre en charge les enfants.

Du côté des maîtres-nageurs, on a le sentiment de boire un peu la tasse et de faire le fusible « dans un bras de fer entre la collectivité et l’État » et de servir d’économies dans des temps rigoureux.

L’un d’eux, préférant rester anonyme, analyse bien différemment la situation que la collectivité. « On touche à la majorité de notre travail, glisse-t-il, et c’est une façon d’étendre encore nos horaires ». Il explique que la nouvelle a été mal perçue parmi les 27 professionnels qui ne seront plus que « 25, l’an prochain. Les contractuels vont disparaître pour une seule embauche ».Un autre revient sur le succès de la natation à l’école et des rotations incessantes dans les quatre piscines métropolitaines (Kerhallet, Saint-Marc, Foch et Recouvrance) et le mécanisme fonctionnant dans une époque où l’on brandit « des plans 0 noyade. Moi, je fais ce travail depuis des années et je fais passer des tests aux enfants pour la voile. Le nombre de phobiques de l’eau augmente de façon inquiétante. Que veut-on ? Que les riches sachent nager mais pas les pauvres ? », assène-t-il.

Une histoire de récup’


De la même façon, il bat en brèche son futur rôle de formateur de parents. « Moi, quand je veux que mon enfant apprenne des maths, je demande au prof de le faire. Je ne lui demande pas de me former ». Une façon de rappeler que l’apprentissage de la natation est son métier, celui qui lui permet « de bénéficier d’une valorisation d’enseignement pédagogique d’une demi-heure » de temps libre pour les trois quarts d’heure passés avec les scolaires. Et peut-être s’agit-il du véritable nœud du problème.

Joint, le syndicat majoritaire des maîtres-nageurs, l’UNSA, n’a pas souhaité répondre, préférant « réunir les agents avant de prendre une position que nous communiquerons ».

© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/natation-scolaire-des-remous-dans-les-bassins-01-10-2018-12094336.php#T5xV8bHHr3okQzjX.99

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