Publié le 22/03/2019 à 19h22
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La médecin des 7 500 agents de Rennes métropole démissionne pour dénoncer le manque de moyens
Selon la CGT, elle assure ne pas pouvoir suivre les 7 500 agents de Rennes Métropole et de la ville de Rennes avec les moyens qui lui sont alloués. La médecin du travail en chef a présenté sa démission. Rennes métropole met plutôt en cause une divergence de point de vue sur la réorganisation des services.
Depuis une dizaine d’années, avec deux autres médecins, deux psychologues, deux infirmières et deux secrétaires médicales, elle s’occupe des 7 500 agents métropolitains et municipaux. La chef du service santé au travail de Rennes Métropole et de la ville de Rennes a présenté sa démission. « Elle dénonce une entrave à sa liberté de travail à cause du manque de moyens » , explique Fabienne Le Moal, du CHSCT de Rennes métropole et syndicaliste de l’UGICT-CGT.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? « Le gel du poste d’une infirmière suite au départ de celle-ci. Depuis des années, le docteur expliquait qu’elle ne pouvait pas suivre 7 500 agents, qu’elle était dans l’incapacité de respecter et faire respecter la loi. »
Selon la CGT, qui précise que la médecin du travail ne souhaite pas s’exprimer, cette dernière ne parvient pas à effectuer les examens médicaux obligatoires, qui doivent pourtant se dérouler tous les cinq ans. Sans compter les visites sur site, les examens de reprise après un arrêt, les examens d’embauche…
La CGT précise avoir envoyé plusieurs courriers à la maire de Rennes et au président de Rennes métropole. « Ils répondent à chaque fois à côté, disant qu’ils sont très attachés à la santé au travail, etc. Mais aujourd’hui, il y a 7 500 agents en difficulté. »
Joan Theuret, directeur général adjoint des services de la Ville et de la métropole rennaise, livre une toute autre version. Selon lui, « c’est une décision individuelle. Les moyens n’ont pas baissé. On est dans une période de restructuration avec le rapprochement des services santé au travail et la direction de prévention des risques professionnels. On envisage de faire un seul et même service. C’est cela qui a sans doute pu inciter le médecin à démissionner. C’est une divergence d’appréciation sur le fond et le rôle des politiques de prévention qu’on souhaite mettre en place, notamment sur les troubles musculo-squelettiques et les risques psychosociaux. Mais il n’y a pas de remise en cause des moyens humains. La preuve, c’est qu’on a déjà lancé le recrutement d’un nouveau médecin suite à sa démission. »