EXCLUSIF JDD. Edouard Philippe dévoile les mesures chocs pour le budget.

23h25 , le 25 août 2018, modifié à 08h46 , le 27 août 2018

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Edouard Philippe vendredi à Matignon. (Bernard Bisson pour le JDD)

Rentrée compliquée pour le gouvernement. Alors que la croissance s’annonce moins élevée que prévu en 2019, le gouvernement doit trancher les questions budgétaires. Dans le JDD, le Premier ministre Edouard Philippe présente les arbitrages décidés par l’exécutif. Il annonce notamment que plusieurs aides versées par l’Etat devraient arrêter de suivre le rythme de l’inflation. Il prévoit également de lancer dès 2019 la réforme de la désocialisation des heures supplémentaires. Le JDD vous résume les principales annonces du Premier ministre.

Lire l’interview en intégralité – « Nous faisons le choix du travail » : Edouard Philippe dévoile les grandes lignes du budget de 2019

1) La hausse des pensions de retraite ne sera plus indexée sur l’inflation

Edouard Philippe l’assure dans le JDD : « Aucune prestation sociale ne sera réduite ». Certaines prestations vont néanmoins très peu augmenter. C’est le cas de l’aide personnalisée au logement (APL), des allocations familiales et des pensions de retraite. Elles vont progresser de 0,3 % par an en 2019 et en 2020, soit a priori beaucoup moins que l’inflation (1,6% en 2018, selon les dernières prévisions de l’Insee). Edouard Philippe tient toutefois à préciser que « les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi. « Certaines le seront même très significativement : la prime d’activité, le minimum vieillesse, l’allocation pour les adultes handicapés », indique-t-il.

Nous assumons une politique qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations

Cette nouvelle politique budgétaire ne manquera pas de faire réagir mais Edouard Philippe reste droit dans ses bottes : « Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses qui privilégie, je le redis, la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations. C’est par le retour à l’activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère. »

2) La désocialisation des heures supplémentaires dès 2019

La réforme va être avancée d’un an. Edouard Philippe annonce que le gouvernement compte supprimer dès le 1er septembre 2019 les cotisations salariales sur les heures supplémentaires, dans le privé comme dans le public. « Pour une personne payée au smic, cette mesure représentera en moyenne plus de 200 euros supplémentaires par an », calcule Edouard Philippe. « Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail, que ce travail paie, et qu’il paie de mieux en mieux. C’est le sens de notre action », détaille-t-il.

3) 4.500 postes de fonctionnaires supprimés en 2019

Après 1.600 postes cette année, Edouard Philippe annonce que le gouvernement prévoit 4.500 suppressions de poste en 2019. Bien loin des 50.000 annoncées sur le quinquennat par Emmanuel Macron. « C’est parce que je ne crois pas à la politique du rabot, répond Edouard Philippe. La réduction du nombre de fonctionnaires n’est pas le fondement mais la conséquence d’une transformation de l’action publique qui monte en puissance au fil du temps. Je peux déjà vous dire qu’en 2020 le chiffre sera supérieur à 10.000. » En 2019, les réductions se concentreront sur les ministère des Finances, dans l’audiovisuel public, dans le réseau extérieur de l’État. « Mais il y aura par ailleurs des recrutements, assure Edouard Philippe. Plus 2.000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1.300 à la justice – parce qu’il s’agit de priorités. »

4) La poursuite de la réduction des contrats aidés

Le Premier ministre confirme que le gouvernement va continuer à réduire le nombre de contrats aidés. « Nous allons poursuivre l’action engagée : nous voulons transformer l’action publique en diminuant le financement des politiques qui ne sont pas efficaces, par exemple sur le logement ou les contrats aidés, dont la plupart ne permettent pas d’obtenir ensuite un emploi viable », explique-t-il.

5) Les entreprises n’auront finalement pas à prendre en charge une partie des indemnités versées en cas d’arrêt maladie

Selon les informations des Echos, le gouvernement souhaitait que les entreprises prennent en charge quatre jours d’indemnités journalières pour les arrêts de travail de moins de huit jours. Une hypothèse qui avait suscité l’ire du patronat, Medef et CPME mettant en garde contre les effets néfastes sur la productivité. Dans le JDD, Edouard Philippe affirme qu’il « écarte l’hypothèse d’une mesure brutale de transfert vers les entreprises ».

« Nous avons pris beaucoup de mesures pour stimuler l’activité des entreprises et l’investissement ; on ne va pas envoyer de contre-message. Mais je le répète, il faut trouver une solution pour contenir ces dépenses », note-t-il. « L’enjeu des arrêts maladie est considérable. Chaque année, un peu plus de 10 milliards d’euros sont consacrés à l’indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4 % par an. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé. C’est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire! », s’inquiète toutefois le Premier ministre.

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